dimanche 27 octobre 2013

Semaine 4 : Valence - Grenade

Samedi 26 octobre, nous voilà enfin arrivés au pieds de l´Alhambra, à Grenade, étape phare de notre première partie de voyage ! Au menu de cette 4ème semaine, de grands espaces très dépaysants, des rencontres inattendues, des villages des plus pittoresques et 600km qui viennent s´ajouter aux 2000 précédents ! Petit retour sur cette semaine Sergio Leonesque.


Pourfendre l'Espagne est notre métier !


Dimanche 20 octobre : Nous passons un excellent week-end entre Godella, ville jumelée à Noisy le roi où résident nos hôtes, Maria et Ramiro et Valence, capitale régionale. L'accueil que nous réserve ce couple charmant dépasse largement les attentes de trois campeurs errant dont le dernier camping municipal remonte à Avignon... Merci mille fois à vous, à Cristina et à tous ceux qui permettent ces belles rencontres !



Avant le croissant marocain, nous ne faisons qu'une bouchée de son cousin valencian !



Encore une fois, il n'y a rien de tel que le tourisme à pied pour visiter Valence.



La petite semaine et les 600 km (un Paris-Lyon !) qui nous séparent de Grenade sont une plongée vers l'Espagne de l'intérieure, entre les régions d'Albacete, de Murcie et bien sûr d'Andalousie. Le changement de décors est radical. Nous quittons les plaines côtières aux champs d'agrumes à perte de vue pour trouver d'arides massifs montagneux et d'immenses vallées de champs d'oliviers. Nous troquons les villes touristiques du littoral contre des agglomérations beaucoup plus authentiques distantes de plusieurs dizaines de kilomètres les unes des autres.



¡ Broadback Mountain 2 : Andalucia !



Pour la première fois du voyage, nous avons véritablement l'impression d'être dépaysés lorsque nous traversons les décors des fameux Western Spaghetti. Alexis, dit le Bon, Quentin, dit la Brute et Vianney, alias le Truand font régner la loi du pédalier sur les routes andalouses ! Les campements de cette semaine se ressemblent : une large vallée agricole, plus ou moins désertiques et cernée de montagnes dont les sommets culminent parfois à 3800m, comme ceux de la Sierra Nevada.



Les routes ondoyant au loin sont parfois à devenir fou. Heureusement que les panoramas nous font oublier les interminables lignes droites au traitre relief. L'unité entre deux bourgades est de l'ordre de 20 km, c'est vous dire celle entre deux supermarchés. Nous apprenons progressivement à "naviguer sur l'avant", autrement dit à avoir plus qu'un repas dans nos sacoches !



En Andalousie, chacun sa transhumance.



Les rencontres sont plus dépaysantes par ici que le long de la Costa Brava ! Nous tombons un jeune berger au milieu de nulle part, accompagné de son cheptel de brebis et d'Ernesto, son chien qu'il dirige d'un simple sifflement. Nous lui demandons si nous pouvons camper là où nous venons de nous effonder, à 300m de sa bergerie : la question lui semble presque absurde. Il nous explique avec fierté qu'il promène ses bêtes 365 jours par an. Nos 7 petits mois de voyages font pâle figure à côté d'une telle vie ! 



La nuit tombe de plus en plus vite en Espagne: désormais, dès 19h30, il faut planter le campement. L'écriture du carnet de bord se fait elle généralement après le dîner, à la lampe frontale donc !



La Guardia Civil n'a qu'à bien se tenir : les pentes andalouses nous permettent de depasser les 65 km/h. Et le jambon cru pour unique dopant !



Nous ne comprenons strictement rien à ce que baragouinent (en même temps s'il vous plait) Tony et Roberto, deux aimables andalous pure souche qui sortent très probablement de leur partie de domino. C'est acté, nos 18 années de cours d'espagnol en cumulé ont atteint leurs limites !



Nos sourires sont assez trompeurs... En réalité, nous sommes complètement perdus au moment du cliché. Nous suivons en théorie une voie de service le long d'une autoroute. Mais où est-elle nous diriez-vous ? Cela fait 20 km que nous nous posons la même question ! Une petite injection de Moraline et de Motivex (comprendre : galletas al cacao et jamon serrano) viendront a bout de cette étape de plus de 10h qui restera un moment dans nos mémoires.



L'arrivée sur la Sierra Nevada nous offre un nouveau changement de payage : finies les grandes vallées désertiques nous rappelant le Far West américain, désormais, place aux verdoyants reliefs de la région de Grenade. Nous traversons même plusieurs rivières, espèce totalement disparue dans le sud de l'Espagne. Nous ne comptons plus les lits de cours d'eau asséchés. Le fleuve de Valence, par exemple, n'était plus qu'une immense voie verte !



L´Alhambra de Grenade et ses nombreux palais : une belle récompense pour nos mollets après une bonne semaine de labeur.

A la semaine prochaine chers lecteurs !






lundi 21 octobre 2013

Semaine 3 : Perpignan - Barcelona - Valencìa

21ème jour de voyage, 2.000 km depuis Paris et arrivés sains et saufs à Valence ! Cette troisème semaine de routes et de chemins à travers la Catalogne française puis espagnole a été des plus appréciables : nous ne sommes ni morts de faim, ni morts de soifs ni morts de solitude. Le mal du pays n'est pas du tout d'actualité ! Petit coup dans le rétro sur cette semaine, en texte et en images !



L'itinéraire de nos 600 bornes 100% méditerranéennes !



Etrange phénomène à Collioure, un des derniers villages avant l'Espagne, la centaine de retraités qui nous entourent n'en croient pas leurs yeux, "des jeunes". 



Les dernières routes françaises, de Collioure à Cerbère en passant par Banyuls et Port Vendres sont un régal de soleil et de vues sur la Méditerranée. On nous l'a promis, le passage des Pyrénées équivaut à une substantielle montée du mercure ! La promesse est tenue, nous faisons tomber les gants le matin.



La Costa Brava aux barres d'immeubles tant redoutées n'est finalement pas si terrible. Nous prenons beaucoup de plaisir à suivre le relief des routes sinueuses à flanc de falaise comme cet apercu du passage de la frontière, à l'extrémité orientale des Pyrénées. Bien entendu, une fois les quelques havres de paix du nord laissés derrière nous, ce sont une centaine de kilomètres de banlieue barcelonaise qu'il faut arpenter... Il en est de même que sur la côte du golfe du Lion : tantôt nous pédalons dans un univers grouillant, tantôt nous traversons des stations balnéaires fantômes que les touristes ont désertées et que la "crisis del ladrillo" (crise de l'immobilier espagnol) a mis sur la paille. Nous avons souvent le sentiment de passer dans des villages de pionniers de la côte ouest américaine...



Les panneaux nous rapellent que nous sommes les poids lourds de la bicyclette...



"Buenas tardes señor, estamos buscando la ruta..."




Nous partageons la route avec les espagnols plus facilement qu'avec les français alors que nos préjugés nous portaient à croire que l'incivisme au volant était inversement proportionnel aux latitudes ! Les voies sont larges et les  espagnols plutôt courtois. L'Espagne possède une bande de goudron proche du mètre de part et d'autre de presque toutes les routes, de la communale à la nationale : cette marge providentielle change considérablement notre quotidien de routiers en évitant aux véhicules de faire de dangereux écarts pour nous doubler.



Nous ne sommes pas vraiment en Espagne, et les autochtones n'ont de cesse de nous le rappeller, nous sommes en Catalogne ! Les amalgames et les drapeaux à la bande jaune cernée de rouge sont à éviter soigneusement. "Se conformer aux lois du pays" comme dirait l'autre. Heureusement nos fanions espagnols sont à tribord et donc invisibles pour la plupart des aimables catalans que nous croisons. 



Un petit mot pour nos amis espagnols qui ne font la sieste que dans nos prejugés et qui sont en réalité bien plus sportifs que le français moyen...



¡ Seguimos la buena carretera ! L'Eldorad à Vélo vous salue bien bas !





Barcelone ! Première escale de la semaine ! Du haut de l'esplanade du musée d'art catalan, nous regardons le relief qu'il nous reste à parcourir avant de prendre un repos bien mérité à Sant Cugat, petite ville de banlieue où nous attend un contact.



Vous l'avez reconnue, voici la Sagrada Familia, véritable emblème de Barcelone. Gaudi a dessiné l'intégralité des plans de cette cathédrale dont le financement des travaux repose sur les dons et les tarifs exorbitants de l'entrée.  La fin est pour 2020, ce que l'on voit sur la photo n'est que l'extrémité du transept ouest. Une série de tours bien plus hautes doit donc encore voir le jour. Nous ne sommes néanmoins pas vraiment convaincus par le style château de sable de l'édifice ni par l'architecture "Wonderland" du parc Guell, autre production de Gaudi...



A San Cugat avec le fameux Isaac, promis, au retour nous aurons aussi appris le catalan. 
¡ Muchas gracias Isaac para todo



Après notre rapide halte de Barcelone, retour au quotidien vélo - bivouac - vélo ... Et chaque soir, bien entendu, la tenue rigoureuse du journal de bord pour ne rien oublier de la journée.



7h30, à calbuteland.



En Catalogne mous sommes époustoufflés par des paysages argentinesques au petit matin. Nous nous pressons, à coup d´étapes de 120 km (et autant de litre de sueurs...) de rallier les grands sites de la côte espagnole.



A ceux qui se font du mauvais sang, n'ayez crainte, la patrona de Puxol ("Proteje a los viajeros") veille au grain.



Nous passons le cap des nuits sur la plage ! Le long de la côte espagnole, il est si facile de dégoter un petit coin de dune proche des douches publiques que nous n'hesitons pas à utiliser après un bain dans la Méditerranée. Cependant, le sable si agréable le soir lorsque l'on dîne devient une plaie au moment de ranger notre camp... Les tentes, les chaussures, les sacs de couchages et les vêtements en sont imprégnés pour la journée. Autre léger désagrément, les uluberlus locaux, si loin de nous dans leurs paradis artificiels et pourtant si proches de nous lorsqu'il s'agit de hurler toute la nuit !



Valencia et ses Tapas nous accueillent les bras grands ouverts. Nous visitons la ville et ses nombreuses ruelles, du parlement, à la cathédrale en passant par la cité des arts et des sciences et le quartier Carmen A PIEDS avec enthousiasme !



Nous profitons de ces deux jours a Valence pour goûter des specialités si differentes de chez nous... hahaha.

A la semaine prochaine !



dimanche 13 octobre 2013

Semaine 2 : Lyon - Perpignan

Deuxième semaine de voyage pour notre petite équipée ! Au menu de ces six jours de vélo, de belles rencontres à vélo ou sur péniches, des frissons nocturnes, de très belles pierres (Avignon, Orange, Aigue Morte, le Pont du Gard !), la magnifique vallée du Rhône, un morceau de Camargue, une once de Méditerranée et un superbe acceuil de la soeur de Vianney à "Perpi" ! Retour en images sur ces 600 bornes !






Ci-dessus notre itinéraire de la semaine pour rejoindre Perpignan depuis Lyon : 6 étapes et 6 bivouacs,  le rythme de croisière d'une centaine de kilomètres par jour se dessine pour de bon, l'Eldorado est définitivement lancé !



Première rencontre surprise de la semaine :  Joëlle ! Sacoches waterproof, casque enfoncé sur la tête, porte-cartes pendant sur le guidon.... pas de doute, Joëlle est l'une des nôtres ! On se croise sur le bords du Rhone, le long de la viaRhona, une superbe voie verte qui reliera à terme le Lac Léman à la mer Méditerranée. Bonne route Joëlle !



Deuxième jour de vélo depuis Lyon : ce soir, histoire d'être tranquilles, nous plantons la tente dans une carrière de pierre désaffectée, à quelques kilomètres seulement du Rhône. A priori, aucun danger... A priori seulement, car à peine les sardines enfoncées, et le feu de bois lancé que des gros blocs de pierre viennent s'effondrer quelques mètres derrière le campement. Bon ... Un peu plus tard, nos petits cœurs bondissent dans notre poitrine tandis que nous refermons les duvets bien jusqu'en haut, en priant le ciel qu'il ne nous envoie pas de rochers sur le coin de la figure durant la nuit ! Premiers frissons, ce ne sera probablement pas les derniers du voyage !



Le lendemain, rencontre avec le Pont du Gard, un incontournable de la région !



"Si par hasard, sur le pont du Gard, tu croises le vent, le vent fripon prudence prend garde à ton jupon !" 



Le ciel bleu post-Lyon nous poursuit jusqu'à Avignon ! La matinée de pause que l'on se prend sera à peine suffisante pour visiter le magnifique Palais des Papes. Du haut de ses machicoulis nous voilà entrain d'admirer le célèbre pont St Bénézet ("Sur le pont d'Avignon", ça vient de là !!), la tour de l'horloge et les vieilles pierres si nombreuses dans le panorama ! (Bon, là on admire plutôt le chinois qui nous prend en photo). 



Un incontournable de la vallée du Rhône, Orange et ses vestiges gallo-romains. Alea jacta est.



Aux portes de la Camargue, voici la maison flottante et très cossue de Laurent, aimable trentenaire à la péniche centenaire et à la terrine à de rouler par terre ! L'heure de l'apéro, l'idéal pour de belles rencontres.



Le lendemain matin, petit dej dans la péniche, merci Laurent pour ce petit dej royal, en compagnie télématinale de William Leymergie !



Aigues Mortes ou comment le guide Michelin si fidèle se volatilise, où comment les vachettes amusent les locaux de 7 a 77 ans, où comment Saint Louis prit la Croix pour la première fois vers la terre sainte. Uh Dada.



Enfin nous atteignons la Méditerranée ! Ce qu'on ne distingue pas sur la photo, ce sont les 40 nœuds de vent nous emmèneraient volontiers jusqu'à Nice, pas forcément dans le bon sens, donc.



Une nouvelle discipline: le Push and Bike sur 5 km, punition méritée pour notre lecture hâtive de la carte, notre inattention lorsque que Jean Pierre nous explique le chemin et surtout notre gourmandise face à un appétissant  raccourci qui n'existe sur aucun plan !



6 km/h, quel plaisir.



"J'ai vu de la lumière au bout du tunnel " 



"Allez voir là bas si j'y suis" et ils y allèrent, et ils roulèrent longtemps, très longtemps. Et là, le miracle s'accomplit. Le sol se durcit. "Ça vous épate ?"



À Sète, d'heureuses rencontres nous conduisent jusque dans une crique à la pierre rouge en plein centre ville et à l'abri des regards indiscrets. Le ressac, les rires des mouettes et les pleurs des goélands nous bercent après une longue étape de marche contre le vent ! 



On the road again, entre les étangs de Leucate, Lapalme et Sigean ! Amateurs d'ornithologie bonjour !



Entre Sète et Agde, nous rencontrons Steven, un aimable australien amoureux de la "Fwance" que rien ne semble assombrir, ni la chute fatale de sa caméra, ni les dédales du cap d'Agde où nous tournons 2 heures sans trouver d'échappatoire, ni les 4 rayons de sa roue arrière qui viennent de rompre sans crier gare !



Perpignan ! Dernière étape française dans la capitale catalane chez Camille, la sœur de Vianney. Qu'il est bon de dormir en dur alors que les nuits fraîchissent...



Deux poulets rôtis et 15.000 calories par personne plus tard...


A la semaine prochaine !