jeudi 9 janvier 2014

Semaines 14 & 15 : La Serena - Paso de Agua Negra - Chilecito

Pas cher pas cher, 2 semaines pour le prix d'une ! Retour sur ces 10 jours particulièrement riches depuis notre séjour sur la côte chilienne avec au programme de belles rencontres à La Serena, le franchissement du col de l'Agua Negra et ses 4800m d'altitude, la traversée des vallées montagneuses de l'ouest Argentin, et au milieu de tout ça beaucoup beaucoup beaucoup de sueur. ¡ Venga !




Deux cartes car google ne connaît pas le paso de la Agua Negra, dommage pour lui ! Une fois les Andes franchies, on pensait le relief appartenaît au passé mais les 4 chaînes de montagnes successives (2ème carte) - avec même un sommet à 6000-  ont été comme autant de murailles magnifiques !



Où en étions nous restés ? Ah oui, l'arrivée à la Serena à l'issue d'une étape beaucoup trop longue ! Nous passons deux jours à récupérer chez Jean et German, membres du réseau Warmshower, qui nous font un accueil digne de l'hospitalité chilienne ! On ne pouvait rêver mieux.    



Querremos agradecer Jean y German para su hospitalidad en La Serena. Pasamos dos días maravilloso en su casa. Nos encantamos mucho su generosidad y su gusto del deporte. ! Muchissimas gracias ! 



Pour le nouvel an, nous déménageons chez d'autres contacts WS (décidément), français cette fois-ci qui habitent à 30 m de l'immense plage de la Serena, au 9ème, et donc avec une vue imprenable sur la baie ! Vincent est astro technicien et travaille comme de nombreux expats européens dans un observatoire international perché dans les hauteurs de la Cordillère. Réveillon pour le moins original, avec Hubble, les nébuleuses planétaires et Céline, l'étoile de Vincent ! Un grand merci à vous pour votre hospitalité, et bonne chance dans votre combat contre les PTT chiliennes !



Un bon petit bain dans les vagues du Pacifique en ce 31 décembre !



A La Serena, la Saint-Sylvestre se vit sur la plage, devant le feu d'artifice ! A noter le superbe chapeau rose, échangé contre 7 dirhams marocains. La mondialisation, ça n'a pas que du mauvais.



Le programme de la semaine consiste à retourner en Argentine  via le col de l'Agua Negra (4.750 m d'altitude). Un bon 230 km nous en sépare depuis La Serena.  Nous empruntons la Route des Etoiles,  bordée d'observatoires qui nous fait remonter petit à petit une vallée viticole.



Le défi de la semaine est bien sûr le passage du col, mais aussi le franchissement des 230 km désertiques de part et d'autres de la Cordillère.  Pour la première fois du voyage donc,  nous devons faire des réserves de nourriture pour tenir 3 jours en autonomie complète. La liste des courses s'allonge et nous dépensons nos derniers pesos chiliens dans une petite épicerie. Nous repartons chargés de victuailles... Allez, hop, +4 kg sur chaque vélo !



A quelques erreurs près, la liste de course en question.





Notre ascension est stoppée nette au poste de douane argentin car nous apprenons que la frontière ferme à 17h tous les jours pour des raisons de sécurité.  Nous arrivons quelques minutes trop tard. Impossible de négocier et d'aller plus loin... ¡ Paso prohibido ! C'est donc l'occasion de profiter une dernière fois du confort d'une gazinière pour préparer nos futurs repas avant d'attaquer la piste rocailleuse de haute montagne. Au passage, on abandonne le pain-confiture  du petit dej' au profit du Quaker, cette petite merveille de gastronomie que seuls les British peuvent inventer.



Une fois la douane passée,  c'est une longue piste qui commence. La pente n'est pas très forte,  mais les nombreux travaux et l'état de la piste ne nous facilitent pas la tâche. Une constante tout de même, la beauté incroyable des paysages !



Nous profitons d'un repis lors de notre longue montée en arrivant à la lagune,  à 3.200m d'altitude. Ahhh un peu de plat !




Cette étendue d'eau encaissée est l'endroit parfait pour reprendre des forces, sauf  qu'une nouvelle fois,  l'ombre manque. On sort donc les bâches et l'on construit un abri de fortune pour pouvoir manger à l'abri du soleil assassin.



Au moment de quitter notre rocher-tente, on jette un rapide coup d'œil à la carte "oh p*****, on quitte la rivière dans une dizaine de km, on a plus d'eau jusqu'à demain midi !" Bon on doit une fois de plus expérimenter la technique "du dromadaire" apprise au Maroc, i.e se gaver d'eau jusqu'à avoir mal au ventre pour tenir le plus longtemps possible. Filtrer 15 litres d'eau à la pompe, ou comment se muscler un peu le haut du corps.



Le Dakar avant l'heure ! Voici le truck de deux savoyards, Annie et Jean Yves qui grimpent au col en même temps que nous. Ils font du 35L au cent en montée (alors qu'on est plutôt autour de 0,5L au 7000 -pour le réchaud-...!) mais eux, ils ont le pastis au frais !



A défaut de condor, amis des bêtes, voici un relincho ! Un véritable emblème ici. Sa particularité est d'émettre un cri de ralliement lorsqu'il trouve quelque chose à se mette sous la dent. Comme on fait exactement la même chose depuis 3 mois, cet animal nous est tout de suite très sympathique. 




La nuit en bivouac à 3.800m d'altitude n'a pas été la meilleure du voyage... (quelle surprise). Très tôt, on renfourche nos vélos pour attaquer les derniers 30 km de lacets.





Les pneus dérapent,  la respiration devient haletante et les yeux restent rivés 3m devant le vélo pour trouver le meilleur passage.





L'arrivée au col est une libération,  après plus de 4h d'effort pour parcourir les 28 derniers kilomètres.  C'est les jambes tremblantes et l'esprit dans le gaz que nous parvenons au sommet. Nous pouvons enfin decrocher les yeux de notre roue avant pour admirer le paysage,  avant d'entamer la descente qui nous a réservé quelques surprises! 




Argentina, we are back !





4753m, le point culminant de notre voyage (pour l'instant ....) !


Il est 14h, nous sommes sur les toits du monde et dans nos petites têtes innocentes, on savoure d'avance les 70km de descente qui nous attendent. Quelle douce erreur !


               

Le début de la descente est amusant car bien sûr, ça roule tout seul alors que nous sommes "en prise" sur le premier plateau première vitesse depuis 3 jours mais aussi car les restes de glaciers égaient le chemin. Mais au bout de 5km de descente assez raide (il en reste 65...) on commence sérieusement à en avoir marre car la tôle ondulée, les ornières et les poches de sable mou nous limitent à un petit 20 km/h. On descend donc, debout sur les freins en encaissant quantité de chocs et en essayant d'épargner le matériel. Mais ça, c'était avant que la pente ne d'aplanisse et que le vent ne dévoile son vrai visage ! Ça y est, il va falloir pédaler, que dis-je, mouliner pour atteindre un timide 11km/h en "descente"...




Le pire c'est qu'à cause de la piste, on ne peut lever la tête pour profiter des magnifiques montagnes qui nous entourent. Le pire c'est qu'on ne peut pas prendre l'aspiration des potes (rouler près les uns des autres est un chouia dangereux) et qu'on sait que le vent remonte la vallée tout du long. Le pire c'est qu'on mange la poussière du sillage des pick up et des motos insolentes. On les déteste, on les traite de tous les noms. Le pire c'est qu'on doit parfois pousser les vélos (cf photo). Et bien sûr, le pire c'est qu'il est 17h30 et qu'on a rien avalé depuis 8h...bref !




Enfin ! Après 60 km de fausse descente, on exulte, le vent s'est calmé, la route descend pour de bon ! ! Bienvenido en Argentina !




Le col franchi, nous atterissons au milieu des hauts plateaux argentins, entrecoupés toutes les 60 bornes de grosses barrières montagneuses. Nous qui pensions descendre tranquilement vers Chilecito (la grosse ville du coin) ... C'est donc reparti pour 400 bornes et 4 jours de transpiration ! 



Et voici donc l'hypermarché du coin... Les rares villes que nous croisons ne sont pas bien grandes, mais savent nous proposer le nécessaire pour nos casse-dale quotidiens.



Au milieu du désert montagneux argentin, l'ombre est clairement une espèce en voie de disparition entre midi et 15h. Pour les petites pauses, il faut donc innover : cette fois-ci, on se réfugie dans un énorme tube d'acier échoué on ne sait trop comment sur le bord de la route.



Dans cette région-ci de l'Argentine, on ne sort jamais véritablement des Andes. Les grandes vallées désertiques avec leur végétation minimaliste s'enchainent, alternant avec des espèces de murs montagneux où vient s'engoufrer la route. Au fond, une petit montagnette, haute de 6000m !



Pause chaleur pour l'eldaurachaud à vélo. On commence à regretter d'être aller chercher l'été avec autant d'acharnement. Depuis que nous sommes repassé du côté argentin il fait beaucoup beaucoup trop chaud. "C'est pas raisonnable" grommèle Alex dégoulinant en train de ranger ses affaires au petit matin. Impossible de rouler entre 12h et 17h30. L'avantage c'est que les pauses dej sont suffisamment longues pour par exemple... s'envoyer un OSS117 dans une petite épicerie du fin fond de l'Argentine ! À la vue de la superbe télé Sony presque dernier cri du commerçant, on se regarde avec des yeux brillants et puis "Quent, on essaierait pas de lire ta carte SD dessus ?" Plein d'espoir et en grand manque de films, on bidouille fébrilement quelques branchement et hop, les haut parleurs commencent à cracher la musique générique ! Victoire ! Bon le format est de l'ordre de 15cm par 10 pour une raison obscure mais on ne va pas chipoter pour si peu...!



 Alex vient de trouver le "frichti" du soir. Mmmmh la belle pièce !




Petit photo de famille en haut d'une des inombrables vallées que l'on traverse cette semaine. Ca faisait longtemps !



La descente de la Cuesta Miranda, quelques heures avant que les premiers participants du Dakar viennent y soulever la poussière. Chilecito, on approche; le bivouac n'est pas très loin !



Un petit avant goût du post de le semaine prochaine : nous passons l'après  midi du 08/01 dans le bivouac du Dakar avec... M. Gérard Holtz en personne ! Au moment de partir, on veut dire au revoir à deux ou trois personnes pour ne pas quitter les lieux comme des voleurs et on pense tout de suite à lui qui a été très accueillant et accessible. Un grand merci à Pierre Chaussin pour les accréditations qui nous ont permis d'entrer dans le bivouac à Chilecito ! On vient de passer un moment incroyable et l'on a même droit à 10 secondes de direct sur France 2. La  section non motorisée du Dakar, c'est nous ! Merci Pierre !






14 commentaires:

  1. Bonne année !
    Vive le "DakArgentine" !
    Vive le sport !

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  2. Hahaha les gars, même si toutes vos photos sont extraordinaires, la dernière est particulièrement géniale, j'espère pouvoir retrouver ces 10 secondes d'antenne où vous apparaissez!
    Bon courage à tous les 3!

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  3. Paysages toujours aussi beaux, vous n'avez pas choisi la facilité!
    Bon courage! En attendant on suis tous le Dakar pour retrouver les images!!!

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    1. D'ailleurs si tu trouves je veux bien qui tu balances le lien pour les moins assidus :)

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    2. Et voilà !! Dépêchez-vous, la vidéo n'est dispo que 5 jours encore !!
      25 min et 40 sec, LE salut de Gégé !!

      http://pluzz.francetv.fr/videos/bivouac_,94676093.html

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    3. Merci pour le lien!
      il a quand même fallu que je me batte pour trouver un bon VPN pour lire la vidéo mais c'est bon... Je vous ai vus!

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    4. Incroyable ! Il a l'air vraiment sympa Gégé. Et grand respect pour le sommet à 4753m, vous allez revenir avec 7 poumons chacun...

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  4. Vos photos rythment les fonds d'écran de mon ordinateur et me font voyager du fond de ma chambre. Je vous envie les gars. Bonne année et bon courage pour le 6000 !

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  5. superbe! gégé est tres sympa je confirme! vive le sport!

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  6. bienvenidos nuevamente a la Argentina! son hermosas las fotos.
    es un viaje impresionante, se los ve muy felices.
    los seguimos en cada publicación.

    besos, ana gracia (mendoza)

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  7. que bueno que se los ve bien... se ve que les esta llendo muy pero muy bien, tengo ganas de agarrar mi bicicleta y hacer el mismo viaje que ustedes. me tienen que pasar algunas recomendaciones.

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  8. estan haciendo su dakar, seguro que han cruzado a muchos competidores.

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  9. acuerdense de ir a los diarios que ustedes son noticia en todos lados y buscar sponsores buen viaje chicos

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  10. les semaines sont toutes plus folles les unes que les autres... Je pense fort à vous, mes colocs vous donne à chacun 30 ans !
    Bonne chance pour la suite

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