dimanche 23 février 2014

Semaine 21 : Potosi - (Sucre) - La Paz

En ce dimanche nuageux (quelle ponctualité !), cloitrés depuis trois heures dans un cyber ultramoderne de la Paz, nous vous proposons une traversée de la Bolivie occidentale, depuis Potosi jusqu'à la capitale. Nous ne sommes désormais plus qu'à seulement 3.600m s.e.n.m (sobre el nivel del mar comme on dit ici) et à moins de 100km de la frontière péruvienne qui coupe de part en part le très célèbre lac Titicaca. Nous avons retrouvé un rythme assez soutenu (550km en 6 jours) grâce à la bonne santé du groupe, au relief modéremment montagneux, à l'hospitalité des écoles et à l'état impeccable de la routa Uno. C'est la première fois depuis plus d'un mois que nous connaissons un tel état de grâce ! Les gros coups de mou que nous avions connus à tour de rôle, les pistes plus où moins praticables et surtout le relief incessant avaient empeché ces dernières semaines une pareille progression sur la carte. Retour sur ce retour à la normale ! 



En pointillés, notre petite virée à Sucre en bus. Pour 40 Bolivianos (4,5€) et 6 heures de route, on s'est "offert" une bonne session lecture-mots croisés-tourisme express en faisant l'aller retour sur la journée. Les deux premières étapes au départ de Potosi ne nous laissent pas indemmes et précipitent notre séparation avec Christian (cf suite). 200 km de sinusoïdes plus tard, nous retrouvons le plat le long du lac Poòpo (véridique !) et de l'Altiplano bolivien. Malgré les orages et un "f***king headwind" (un mot lourd de conséquences pour tous les cyclos du monde) temporaire, le transit Oruro-La Paz est une formalité peu palpitante mais l'arrivée sur la capitale économique du pays est quant à elle époustoufflante !



La veille de notre départ de Potosi, le réveil branlebatte l'Eldorado à vélo aux aurores mais cette fois c'est pour s'enfoncer, un bon livre à la main, dans le molton (hahaha) des sièges du collectivo qui se rend à Sucre. Les paysages défilent à la vitesse de l'eclair à tel point que nous avons l'impression de "voler" tous ces panoramas qui habituellement bougent trèèèès lentement. Sucre, la capitale constitutionnelle, qui n'est ni la plus grande ville (Santa Cruz de la Sierra), ni la plus développée économiquement (la Paz), ni celle qui abrite les organes de pouvoir (la Paz également) est bien plus "propre" que la Potosi populaire et grouillante que nous laissons derrière nous le temps d'une journée. Son style colonial, ses ruelles d'un blanc rare en Amérique latine et sa modernité presque européenne poussent à la détente et l'oisiveté. Au programme, déambuler, manger, déambuler, manger...



A propos de comida, nous ne nous remettons toujours pas du niveau des prix pratiqués en Bolivie. Il coûte plus cher de faire sa propre popote que de s'asseoir autour d'une soupe et d'une bonne platrée de riz-patatas-patte de poulet-panse de vache-haricots dans une des innombrables pensions qui font office de cantine pour les locaux. Par ailleurs, je ne sais plus quel guide dénonçait la lenteur du service bolivien mais voici une affirmation tout à fait fausse : en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire les boliviennes, souvent très amusées de servir des gringos -comprendre des étrangers qui mesurent 1m de plus qu'elles- accourent avec bols et assiètes fumantes ! Quel pays merveilleux. Ci-dessus un petit désert pour trois fois rien mais qui comporte un risque non négligeable de colique carabinée. À vos risques et périls muchachos.



Départ de Potosi ce lundi 17 fevrier, avec dans les bagages ... Chrisitan ! On fait sa rencontre deux jours auparavant dans notre auberge de jeunesse, où il prend un peu de repos dans la chambre d'à coté avant d'entamer comme nous la longue route de La Paz. Le but de son voyage (Del pedal al mundial) est plutôt très cool : rejoindre le Brésil à vélo, pour l'ouverture de la Coupe du Monde en mai prochain ! Pour la première fois du voyage, nous partons donc à l'assaut des kilomètres à quatre, un vrai plaisir ! 



Malheureusement, l'aventure Christian sera encore plus courte que l'idylle Fermin du Sud Lipez... Dès la sortie de Potosi, notre nouveau compère chilien peine comme jamais pour tenir le rythme (son vélo de bric et de broc ne facilite pas la chose), et au bout de 40 km, il faut hélas constater que continuer le voyage jusqu'à La Paz ensemble parait bien insensé, pour lui comme pour nous. On se quitte donc bons amis, en se souhaitant mutuellement bon voyage !



Non, non, ce camion d'enfants que nous croisons lors d'une pause déjeuner ne revient pas de la mine... En fait, il revient de l'inauguration de la nouvelle usine de lithium de la région, où Evo (Evo Morales, le très charismatique président bolivien) avait semble-t-il besoin d'une foule en liesse. Le tout étant bien entendu organisé par le collège du village ... François, en voilà une bonne idée pour tes prochaines meetings !



Vianney a pas mal bronzé en ce début de semaine.



Retour aux fondamentaux, 6 heures de vélo par jour, et pas de quartier !



Cette semaine, grande fierté, nous ne touchons pas d'un iota aux tentes ! En guise de bed and breakfast, nous continuons la formule déjà testée et approuvée la semaine dernière : dormir dans les écoles. Notre succés auprès des directeurs d'établissements est redoutable, et certains iront même jusqu'à nous choyer de milles petites intentions. Pour l'anecdote, à Patacamaya, le grand chef du collège local n'est rien d'autre que Miseñor l'évèque de Sucre himself, qui nous acceuille les bras grands ouverts ! 



2ème jour de vélo après Potosi. Comme chaque après-midi à cette période de l'année, il pleut en Bolivie (Vianney n'est pas très dépaysé). Mais cette fois, nous n'y coupons pas et navigons au milieu d'une improbable mer de nuages.






Dans Age of Empires I (on aime bien la comparaison), quand on commence une partie, c'est l'âge de pierre. La Bolivie rurale ressemble à peut près à ça avec en prime les bâtiments desaffectés de ce qui devait être les kolkhoses d'une ancienne politique économique particulièrement interventionniste. Ces petits villages ne manquent cependant pas de charme tout comme les autochtones dont les visages sont marqués par les glaces mordantes de l'hiver et les soleils cuivrants de l'été. Pour un cyclo, c'est très joli, mais il n'y a vraiment pas grand chose à la ronde...



Le lama d'eau bolivien à colerette. Une espèce en voie de disparition. A moins qu'une réintroduction dans les Pyrénées ne soit envisagée... (petite dédicace à la famille W. au passage !)



Youhouuu, por fin, la descente !



Voici notre restaurant d'étudiant pour cette année : le RUE. C'est pas cher, copieux et parfois un peu bruyant,  mais on adore !



Nos derniers kilomètres de la semaine au milieu des montagnes ne nous laissent pas indifférents. Les collines verdoyantes, leurs petits ruisseaux et leurs bovins en tous genre (les lamas disparaissent progressivement au profit de grosses vaches laitières) nous transportent au beau milieu des Alpes !



S'il y a bien un village qui nous marque cette semaine,  c'est celui d'Ancacato, à quelques encablures du lac Poopo. Nous sommes accueillis comme des rois par Alberta, la directrice de l'école du village, qui ne tarde pas à nous surnommer ses 3 petits angeles ("anges"). Elle nous ouvre en grand les portes d'une chambre d'internat pour la nuit en nous offrant gracieusement du pain et quelques bananes.



Ne pouvant manger dans un comedor, et lassés des sempiternels pâtes ou riz nous décidons d'aller acheter quelques pommes de terre à une personne du village. "Ce ne devrait pas être trop compliqué étant donné que c'est la base de leur alimentation". Malheureusement, ça n'a pas été si facile que ça car la saison n'est pas encore arrivée et les seules patates qu'on nous propose sont celles de l'année précédente, flêtries et germées. Mais grâce à la détermination de nos estomacs affamés et à l'aide précieuse de Bezztbe (oui, c'est un prénom bolivien...), une institutrice, nous arrivons finalement à nous en procurer, dans la ferme la plus excentrée du village. Par dessus le marché, le paysan nous les offre en nous gratifiant d'un sourire à 4 dents. A notre retour, nos bras se chargent de provisions offertes par les habitants lorsque nous repassons devant les fermes de tout à l'heure : du pain et du fromage en abondance ! Oh le beau gueuleton qui s'annonce !



2 heures de colle pour les deux bavards du fond de la classe : corvée de patate.



Queremos agradacer todo el pueblo de Ancacato por su generosidad y su calor. Esperamos que ha logrado a encontrar los tres angeles que faltan a su escuela. ¡ Muchas gracias !



Après 2 jours de vélo tout en subidas et bajadas (montées et descentes), la route nous emmène sur les rives du Lac Poopo, synonyme du plat le plus absolu. Une seule menace désormais, le vent ! A noter au passage, le pelage du guidon d'Alex, toujours plus poisseux au fil des mois. Croyez-nous, seul son propriétaire ose encore y poser la main. 



Des champs de quinoa à perte de vue, voilà notre quotidien depuis l'arrivée sur l'Altiplano.




Dormir dans les écoles, c'est facile, faire un discours devant tous les élèves d'un collège à 7h50, ça l'est un peu moins ! Quentin galvanise ses troupes sur la richesse et la beauté de la Bolivie. Ça n'a pas l'air de passionner tout le monde ...



On a proposé à Maria de rejoindre l'Eldorado à vélo avec sa bici, sans succès.



La routine ces quatre derniers jours : du plat, du vent, des camions fumants, et une grosse ligne haute tension au dessus de nos têtes. Vous avez le droit de ne pas nous envier tout le temps. 



¿ Que es eso ? ¿ Y porqué viajas ? ¿ De dónde son ustedes ? La millième fois, les mots viennent tout seuls. Notons ce qui impressionne le plus souvent les petites Celina, Maria Bella et surtout les petits Joel, Manuel, et Hernan, tous vêtus de leurs élégants uniformes : en top un les phares avant et arrière. Incontestablement. Leur étonnement est finalement peu surprenant quand on explique que le courant vient de la dynamo avant, soit une technologie cycliste complètement inédite dans ces contrées. Suivent de près le porte-carte et sa super carte imprécise et bien pourrie que nous utilisons depuis 3 semaines. Les types ne s'en remettent pas, ils la prennent même en photo avec leurs smartphones comme si c'était la déclaration d'indépendance signée de la main du général Sucre en personne ! Cette fois-ci, on ne comprend plus très bien. En troisième, vient le Speedomètre (coucou Hortie). Il va presque de soit que tous les petits écoliers trouvent ça formidable. Le revers de la médaille, il faut éviter de se faire embarquer cet outil précieux dans la mêlée de l'interview. Ensuite, le contenu hétéroclyte des sacouilles (crème solaire, carte postale du théatre d'Orange, Kobo, labello...) fait bien souvent fureur !



Une petite fierté speedométrique. 10.000 km parcourus ou 10 milliards de milimètres !



6ème jour de vélo. Après avoir traversé une bonne partie du pays sur une 2x2 voies en construction,  nous entrevoyons enfin les abords de la capitale et de sa banlieue tentaculaire. Nous ne voyons ici qu'El Alto, un  petit quartier de 800.000 habitants, sur les hauteurs de La Paz, ce qui vous laisse imaginer la taille de la-dite ville ...



Etrangement, le trafic s'intensifie. Les réflexes cyclistes développés à Paris n'ont jamais été si utiles ! 



La Paz. Vue du rebord de la cuvette dans laquelle elle est confortablement installée, la ville est vraiment impressionnante. Il faut d'ailleurs attendre le dernier moment pour l'apercevoir. "Ils sont tarés d'avoir construit un truc pareil dans un endroit pareil ! A 50km d'ici, il y a des km carré de plat complétement vides !" commente Vianney du haut du mirador que nous occupons le temps d'une pause casse-croûte décoiffante. La descente vers le centre ville s'annonce très agréable mais nous redoutons d'avance la sortie de l'agglomération dans quelques jours... 



La Paz n'est pas bien loin de Potosi dans le top 10 des villes les moins cyclables au monde, sans aucun doute.



Les commerciaux de Cételem à La Paz !



A la Paz, le refuge s'appelle La Casa de Ciclistas, un petit cocon créé à l'intention des cyclotouristes de passage dans la capitale bolivienne, pour un prix défiant toute concurrence. Outre tout le petit confort qui nous a manqué durant la semaine, nous y rencontrons une bonne demi-douzaine de cyclo du monde entier (en fait, quasiment que des français et des allemands), avec lesquels nous échangeons bon-plans et expériences du bout du monde. Nous en profitons pour revoir notre itinéraire de ces deux prochains mois : normalement, on devrait pousser jusqu'à Bogota, Colombia ! (Au passage, on perd la bataille de la barbe la plus garnie face à Fabi, l'allemand du canapé, bientôt trois ans de voyage dans les pattes).


La semaine dernière, nous avions ommis de citer notre rencontre plus ou moins fortuite avec les copains de la Grande Echappée (http://lagrandeechappee.blogspot.com) lors de notre passage à Uyuni - moment émotion ! - mais le programme des prochains jours consiste à les accueillir dignement à la casa de ciclistas et surtout d'aller se faire une petite promenade de santé à l'Huayna Potosi, un 6.000 réputé très accessible ! Nous les attendons avec impatience !


samedi 15 février 2014

Semaine 20 : Uyuni - Potosi

Cette semaine, on laisse de côté pour un moment le sable, la rocaille et les pénuries d’eau pour se plonger dans la Bolivie de l’interieure, d’Uyuni à Potosi ! Partant des rives du Salar, la belle route 5 (toute asphaltée, une grande fiereté locale !) nous enmène donc à la rencontre des petits bleds boliviens et de leurs habitants si souriants, jusqu’aux pieds de Potosi, la ville-mine géante perchée à 4.070 m. Une courte semaine, mais qui a nous aura réservé son lot d'aventures cyclotoursitiques, humaines, culinaires et (comme d’habitude depuis bientôt un mois), gastriques. Et puis Potosi.... quelle ville !



3 longs jours de vélo pour traverser 210 km, qui, une fois n’est pas coutume, étaient bien entendu tout sauf plats. Pour les intimes de la region, nos jambes nous ont portées le premier jour jusqu’a Tica-Tica, puis Agua Castilla le lendemain, avant d’atteindre enfin Potosi le troisième jour. A noter la grosse tache blanche sur la carte : le Salar d’Uyuni ! ¡ Que se aproveche del articulo ! (Bonne lecture !)



Départ d'Uyuni ce mardi 11. Après 3 jours de repos dans la ville du Salar, nous sommes requinqués comme jamais et les 200 bornes qui nous attendent sont loin de nous effrayer. "La Bolivie, tout le monde dit que c'est un haut plateau tout plat non ?". Oh les naïfs... Les premièrs 20 km (600m de dénivelé positif) nous font rapidement  comprendre qu'il va falloir mouiller le maillot, et pas qu'un peu pendant les 3 prochains jours. Le coté postif, c'est que les décors sont aussi majestueux que les pentes sont raides !


 

Les premiers kilomètres à travers la Bolivie rurale et montagnarde - loin des 4X4 touristiques du Sud-Lipez et du Salar - nous font decouvrir un nouveau visage du pays. Celui des huttes (oui, oui, des huttes au 21ème siecle), des toits de paille, des murs en torchis et des bergères gardants leurs 5-6 chevres au milieu de nulle part. Ces petits hameaux tout droit sortis de l'Age de Pierre, dispersés de-ci de-là le long de notre initinéraire, ne manquent pas de nous rappeller que nous traversons le pays le plus pauvre de l'Amerique latine... Paralellement, les habitants des campagnes sont bien plus bienveillants à notre égard que les "citadins" d'Uyuni !



6 km/h, ça use, ça use...



Entre deux cols, petit répit pour nos mollets : 5 km de plat au milieu d'une plaine où gambadent joyeusement une bonne dizaine de millier de lamas !



La Bolivie, sous la pluie, c'est tout de suite un chouia moins sexy... La preuve en image avec Tica-Tica, notre ville-hôte du premier soir, où nous passons la nuit bien a l'abri dans le Centro de Salud (le dispensaire). Au passage, on se promet de faire le maximum pour ne plus avoir à planter la tente d'ici La Paz, notre Pacte de Responsabilité à nous : Challenge accepted !



Cette semaine, le démon du Transit Intestinal a à nouveau frappé. La victime cette fois-ci se nomme Alex, qui enchaîne les maux de ventre comme la route enchaîne les montées. Le coupable ? Le soleil destructeur du Salar, la soupe étrange d'Uyuni ou la tomate un poil "mûre" de l'avant-veille ?  Le mystère reste entier, et les kilometres semblent interminables pour le grand blond de l'équipée. Un joli calvaire qui ne s'estompera qu'à Potosi.



Le Machu Picchu en moins vert !



A Agua Castilla, il est déjà un bon 18h lorsqu'on en termine avec la deuxieme étape de la semaine, bien trempés comme il faut par le grain quotidien de 17h30. Conformément à notre Pacte tout frais, hors de question de planter la tente. Notre instinct nous enmène donc devant l'école municipale, grouillante de gamins plus curieux les uns que les autres (vous n'imaginez pas à quel point une lampe arrière de vélo peut fasciner un bolivien de 8 ans !). Le professeur de sport nous offre avec un grand sourire son local pour passer la nuit au chaud. Ahhh des matelas de gymnastiques... on a toujours pas trouvé mieux pour faire de beaux rêves. Le lendemain matin, à peine levés que nous avons droit à un magnifique "rangement deux par deux" des 600 élèves au milieu de la cour. Cela faisait une bonne dizaine d'année que l'on avait pas vu ça !



Vue imprenable sur les ultimes 40 bornes avant Potosi !



Voici enfin Potosi, célèbre ville minière de Bolivie collectionneuse de records en tout genre. Perchée à 4.070m (pour les premières habitations…) au beau milieu des Andes voici la plus haute ville du monde ! Elle s’étend autour d’une montagne à forme pyramidale qui a été et qui continue d’être transformée en gruyère par les mineurs. Son histoire est plutôt surprenante car mine de rien (…), la ville a été la plus riche d’Amérique latine et une des plus peuplée du monde au 17ème siècle (plus que Paris !). Le secret d’un tel rayonnement sont les quantités chimériques de minerais d’argent qui dormaient paisiblement à portée de main jusqu’à ce qu’un indien tombe par hasard dessus et en touche un mot à un conquistador bassement mercantile… L’exploitation de ce filon hors du commun a été lourde de conséquences puisque, autre triste record, 8 millions de mineurs y perdirent la vie en trois siècles et que les guerres en Europe au 16ième ont été largement financées par cette manne.  



Potosi ou la ville la moins cyclable du monde. Courage Sisyphe, on ne redescend que dans 48 heures.



Comme en Argentine où l'altitude des vignes figurait parfois sur l'étiquette de la bouteille en gage de qualité, la marque de fabrique de la Potosina est d'être le plus haute du monde !



En arrière plan, la fameuse fourmilière aux 15.000 mineros.



Pourquoi se priver du meilleur ? A 11 bolivianos (1,2 €) entrée-plat-dessert, personne ne traine la patte.



Les coiffures de nos amies boliviennes ne sont pas que le résultat d’une mode millénaire ; la façon d’arborer les nattes répond en réalité à un code. Si les tresses sont attachées l’une à l’autre par un petit pompom ou un simple chouchou, vous avez à faire à une femme mariée, si la chevelure n’est pas tressée ou si les tresses sont détachées (attention aux interprétations !), vous avez devant vous une célibataire ! 



J'accuse Mlle Rose avec la machette au coin de la rue !



Décidément, on ne boude aucun des grands classiques du tourisme bolivien. Après le Salar d’Uyuni, voici les mines de Potosi. Pour 5 €, l’agence vous équipe de la tête aux pieds en authentique mineur et vous emmène au cœur de la mine. En prime, on vous fait comprendre qu’il serait bien d’acheter un sac plein de « surprises »  à l’intention des forcats de cet autre monde, de Pachamama et bien sûr du Tio. Les cadeaux sont assez simples et complètement avoués: cigarettes artisanales, feuilles de coca, canette de bière et fiole d’alcool à 96 degrés (car au delà, “ce serait toxique” dixit le guide). Petit rappel pour ceux qui auraient manqué notre rencontre avec Pachamama: il s’agit de la déesse de le terre à qui les indiens attribuent leurs ressources. Il faut donc la remercier en lui restituant une part des bienfaits qu’elle offre. Le rituel consiste à verser deux fois quelques gouttes d’alcool (ou quelques feuilles de coca) sur le sol et de s’en verser quelques autres dans le gosier avant d’entrer dans la mine (et puis aussi en cours de route pour réchauffer les cœurs !). Le « Tio », littéralement le « tonton » mais en réalité plutôt le « dio » de la mine, fils de pachamama et protecteur des mineurs fait également l’objet d’un petit cérémonial fantaisiste. Statue d’argile postée à l’entrée en gardien bienveillant, le Tio reçoit les offrandes des travailleurs en début de journée qui poussent le rite jusqu`à lui faire fumer des cigarettes… La superstition veut que si celle-ci s’éteint, il serait très mal avisé de pénétrer les profondeurs de la montagne ! Mythe ou réalité, les quantités de fioles vides, de feuilles de coca et de mégots laissent penser que les touristes ne sont pas les seuls à lui ficher un clopiot dans le bec et à l’asperger d’alcool à 96 degrés… 



La visite de la mine sonne plutôt « vraie ». Les galeries délabrées regorgent de signes de vie, les aménagements sont inexistants et les précautions de sécurité proches du néant. On va passer rapido rapido annonce le guide devant les traces toutes fraiches d’un éboulement qui semblent le surprendre au moins autant que nous. Ambiance « catacombes » assurée à la petite différence près que l’endroit semble beaucoup moins sain… Goutter l’eau qui ruissèle reviendrait sans doute à tester toute la table de Mendeléiev d’un coup.



Mieux vaut être dans la moyenne bolivienne pour ce genre de visite ! Deux heures plus tard (au 17ième les types restaient quatre mois sous terre...), pas fâché de retrouver l'air vivifiant des 4.000m de Potosi !