dimanche 6 avril 2014

Semaine 27 : Riobamba - Quito - Otavalo

Chers lecteurs, cette semaine, voici pour vous un post mi-hémisphère sud mi-hémisphère nord mais 100% Équateur ! Il est assez agréable de traverser enfin un pays raisonnablement grand comparé à ses immenses voisins... Quatre jours de bici le long de la route des volcans et autant de repos, tel a été notre rythme de touriste cette semaine. En même temps, il a fallu traverser Quito, la très étendue capitale équatorienne et pour une fois, le patrimoine colonial valait franchement le détour...! Nous avons ensuite continué notre bonhomme de chemin dans le couloir "interandin", sorte de vallée à 2.800m d'altitude définie de part et d'autres par deux chaînes de volcans dont les plus célèbres culminent à plus de 6.000m. L'ambiance latino est plus que jamais au rendez vous, aux portes de la Colombie, bonne lecture !



Cette semaine, la Panaméricaine est à l'honneur : 320 km de route transcontinentale séparent Riobamba de Otavalo, tantôt sur des 2X4 voies monstrueusues, tantôt sur des portions de route bien plus tranquilles. Au mileu, bien entendu, Quito, probablement l'une des plus belles villes d'Amerique Latine ! La carte ne le montre peut être pas, mais la fameuse Panam est ici coincée entre deux cordillères - à l'est et à l'ouest - peuplées d'une bonne dizaine de volcans dépassant  les 5.000m. Un vrai plaisir pour les yeux ... mais seulement quand les nuages veulent bien vous laisser profiter du spectacle.



A Riobamba, on en termine enfin avec les bus de la semaine précédente; au boulot l'eldorado ! Les cuissots sont encore froids que déja apparaît la première rencontre volcanique : le Chimborzo nous montre la voie. Facile de suivre sa route avec de tels cairns !



Le volcan Chimborazo, à quelques dizaines kilomètres au sud l'équateur, est la plus haute montagne du monde... si l'on tient compte de son éloignement au centre de la terre ! (cf, patatoïde terrestre et bourrelet équatorien pour les plus sagaces). Nous sommes vraiment vernis de pouvoir le contourner dans de pareilles conditions, la météo n'ayant pas été vraiment coopérative par la suite... Et nous qui pensions que la saison des pluie était derrière nous ! "¿ Hay sol ? No hay" ( - Vous avez du soleil ici? - Du soleil? connais pas) .



Un nouveau panorama pour Tarbes !!!



La banane équatorienne, en direct de la Panam !



Nouveau pays, nouvelles menaces! Après un court passage par la côte,  nous sommes revenus à nos bonnes vieilles Andes que nous découvrons sous un nouveau jour : celui des volcans. Notre itinéraire serpente le long de ces immenses cônes quasi parfait qui culminent à plus de 5.000. Un régal pour les yeux même si la 2x3 voies sur laquelle nous roulons nous oblige à regarder le plus souvent bien droit devant nous.



L'Equateur, ou le paradis des fruits exotiques. Et tant pis pour les stress intestinaux!



La Belle et le Clochard 2, mais sans le spaghetti ! A Salcedo, nous essuyons le premier refus des bomberos (les pompiers, chez qui on a l'habitude de dormir gratuitement) pour nous héberger, soit disant car nous pouvons dormir dans la gare désaffectée juste en face. Sceptiques, nous préférons nous rendre au Palacio Municipal où nous faisons la rencontre de la charmante Alexandra (ndlr : la Belle), aux boucles parfaites qui nous introduit auprès du maire en personne. Résultat : l'Eldorado gagne en standing et se voit offert une nuit d'hôtel, avec vue sur la place centrale. C'est tellement plus simple que de dormir dans la salle des fêtes! Pauvres gringos! 



La réputation grandit ! L'eldorado va faire rêver le 3ème âge équatorien sur Antenne 2 Ecuador!



Du haut de ses 5.897 m d'altitude, le volcan Cotopaxi domine de toute sa grandeur la vallée de Quito. Presque de quoi compenser les 15 km de banlieue affreuse nécessaires pour entrer dans la capitale.



Une fois que l'on entre dans le centre historique de Quito, le plus dur reste encore à faire : parvenir à se repérer sur une carte et atteindre son auberge. Car la capitale equatorienne est un immense labyrinthe qui n'a rien à envier aux plus tortueuses médinas marocaines. Cherry on the cake, chaque rue possede deux noms, le colonial et le moderne ... Autant vous dire que, à 19h, aves 115 km de vélo dans les pattes, on a moyennement apprécié la course d'orientation.



Ahh Quito ! La capitale du pays est depuis longtemps un haut centre culturel, et ça se voit, ça se ressent à presque chaque coin de rue ! Pas une avenue sans son église du 18ème, pas une place sans son couvent de l'époque coloniale, pas une rue sans facades colorées. Aucun doute, le charme qu'exerce Quito est redoutable !



Les vélos planqués au fond de l'auberge, les casques rangés dans les sacoches, nous voilà à nouveau transformés en turistas  de premier ordre, avec bien entendu la casquette vissée sur la tête et le doigt sur le déclencheur de l'appareil photo.



Quito, ce n'est pas seulement des merveilles architecturales par dizaines, c'est aussi de nombreux trésors à plumes, bien cachés dans les cours intérieures des abbayes et autres monastères. Quand on tombe sur l'un d'entre eux, il n'y a plus qu'à entamer la discussion, retour garanti !



"Garde à vous !!" Les membres de la garde d'honneur se cambrent d'un seul corps à l'arrivée d'un homme en costard. Rafael Correa, le très populaire Président de la République peut être ? 



Le patrimoine colonial et architectural est, disions-nous, particulièrement riche à Quito. En témoigne cette cathédrale dite du Vœu national qui trône au cœur du centro historico au nord de la ville. C'est seulement la première ou la deuxième de cette nature qui croise notre route en Amérique Latine. Peut être sommes-nous dans l'expectative du retour en Europe et voyons-nous des cathédrales gothiques partout... Mais celle-ci semble bien réelle ! Le contraste avec les églises latino au style rococo barbouillées de peintures surchargées est plutôt saisissant !



L'oncle Picsou a commencé de la même manière. On espère que ces deux chiquitos seront portés eux aussi par un dollar fétiche ! Malheureusement, malgré des sollicitations répétées, celui-là ne proviendra pas du portefeuille de l'Eldorado à vélo, les chaussures de rando ne se prêtant pas vraiment au cirage... Comme consolation, Alex se dit que 80% des hommes sur la planète portent des chaussures en cuir. "Pas de soulier ?! Mais quelle drôle d'idée ! (OSS 177 Quito ne répond plus)



 Sans doute du Banksy.



"- Il paraît que l'Eldorado à vélo est à Quito! 
- Tu déconnes? 
- Non, non!  Je l'ai vu sur Antenne 2"



On préfère encore les tigres naturels que naturalisés! (La visite du Museum des Sciences Naturelles pour terminer notre séjour à Quito n'était pas forcément une très bonne idée).



Les routes équatoriennes ne sont pas de tout repos ! Finis les cols de 60km comme au Pérou. Désormais, le dénivelé est le même mais sur des distances trois fois plus courtes. Autant dire que notre record de vitesse a explosé : 86 km/h ! Nous tenons à rassurer la mère d'Alex, il s'est racheté un casque!



Grosse émotion au moment de rejoindre les latitudes boréales ! Nous passons enfin la Ligne, la mitad del mundo ! Fini l'hémisphère sud ! Pour ceux à qui ça parle un peu, Buenos Aires est en 35 sud ! La cérémonie aura été plus courte que sur certains bâtiments de combat (paraît-il) mais au moins autant émouvante. Et puis, théoriquement, on est plus léger ici qu'ailleurs (paraît-il) ... ! 



N-ieme volcan de la semaine à proximité d'Otovalo, le Cerro Imbabura vous salue bien bas !



La maracuja, ou fruit de la passion fait son grand retour au paradis des fruits et légumes qu'est l'Equateur. Acidulée et sucrée à la manière d'un Pimousse, des frissons vous parcourent de la tête aux pieds à chaque bouchée ! Plus besoin d'acheter des Haribos, qui de toutes façons ne sont pas encore arrivés jusqu'ici...



Âmes sensibles, s'abstenir car voici "decapités, plumés, vidés" (OSS 177 Quito ne répond plus, again) cinq adorables cochons d'Inde ! Il faut dire qu'ici leurs petites pattes et la tendre chaire de leurs côtes sont un plat de fête que l'on sert le dimanche. Comme tout ce qui est viande exotique, le cuy coûte les yeux de la tête (5 dollars par tête, vous vous rendez compte ?), a le goût de poulet et n'offre pas grand chose à se mettre sous la dent. Bon appétit !



Terminus de la semaine ! Otavalo est la ville où -dit on- a lieu un des plus grands marchés d'Amérique latine. On y vient des 4 coins du pays pour son artisanat, son marché aux bêtes ou ses fruits et légumes. Dimanche,  c'est aussi l'occasion de sortir les tenues traditionnelles,  enfin,  pas pour tout le monde!  A chacun son style...

La semaine prochaine, la course effreinée vers le nord continue, direction cette fois-ci la Colombie !!