lundi 31 mars 2014

Semaine 26 : Ayacucho - Lima - (Riobamba)

Un œil sur le téléphone à rédiger le post de cette semaine, un autre sur la route pour ne pas attraper le mal des transports, nous filons en bus -une fois n'est pas coutume !- vers Riobamba, notre nouveau point de départ en Équateur. Bien que ce soit déjà le troisième depuis Lima, il n'est pas tout à fait certain que nous soyons de nouveau habitués à ce monde qui défile si vite et vu d'une fenêtre ! Nous en avons donc terminé avec l'immense Pérou, il ne nous reste désormais plus que deux pays latinos à visiter, et pas des moindres : l'Équateur et la Colombie. Revenons plutôt sur cette fin de Cordillère péruvienne, sur notre atterrissage depuis les toits du monde andin vers la côte désertique et sur notre court séjour dans la capitale ! L'arrivée à Lima a sonné la fin de l'excellent mois passé en compagnie de la Grande Échappée et du bon vieux Ted. Retour à trois après une colocation improvisée a 3 + 3 + 1 + 2 + 4, comprendre la Grande Échappée + nous + Ted + Alizée et Florence, nos adorables hôtes + tous leurs colocs dont le nombre est approximatif, dans un appartement tout équipé (même d'un micro-onde !) de Miraflores, le quartier bobo-touristique de Lima.



Comme d'habitude désormais, notre itinéraire de la semaine en version cartographiée. Un peu plus de 600 km séparent Ayacucho de Lima, juste suffisament pour remplir 6 jours de vélo. A noter, la fameuse étape de San Clemente : 190 km de pure descente pour atteindre le Pacifique et la panaméricaine ! Depuis Lima, ensuite, nous enchaînons les bus (1600 km en cumulé ...) et les courts transits de vélos pour rejoindre Riobamba ce 31 mars (cf. la page Mais où sommes nous ?  ). Le nord du Pérou, calendrier oblige, ça sera pour une autre fois !



Départ d'Ayacucho ce jeudi 21 mars. Les 24h de pause dans cette grande ville plantée au milieu des Andes peruviennes auront fait le plus grand bien, et c'est frais comme des gardons que l'on renfourche nos montures. Pour entamer la semaine, la route nous fait remonter le long d'une grosse rivière de montagne, où les petits restos proposant d'alléchantes truites (on vous laisse admirer le specimen de decoration...) sont loin de nous laisser indifferents. 



Rapidement, notre petite route tranquilou s'enfuit on-ne-sais-où, et c'est l'inévitable retour au gros dénivelé... Ah les cols de 30 km ne nous avaient vraiment pas manqué longtemps.



Et de 3 ! 3eme "aguas calientes" (eaux thermales) pour la fine équipée depuis le départ de Buenos Aires; et elle vient nous prendre par surprise au meilleur des moments ! Comprendre : a la fin de notre premiere etape, alors que nous venons de nous faire doucher sévèrement par une grosse pluie de grêle. On en redemande des finish comme celui-là !



Le repas à la Petzel s'avère parfois nécessaire quand l'électricité vient à manquer en montagne. Original pour un restaurant, mais pas très pratique pour discuter, car dès qu'on lève la tête de nos assiettes, c'est pour mieux éblouir celles de nos voisins !



Second jour de grimpette depuis Ayacucho, et l'on retrouve avec toujours autant d'émerveillement les décors grandioses des 4.500m d'altitude.



Le quasi-ultime col avant de prendre le grand toboggan vers la côte culmine à pas moins de 4.746m ! Même si c'est l'n-ième ascension de cet ordre on n'arrive pas à se lasser des paysages de ce monde au dessus des mondes. Il est quand même temps d'aller se mette au chaud "les doigts de pieds en éventail sur une plage à Saint-Tropèze" !



Au milieu de ces lacets sans fin, nous faisons nos adieux aux Andes "sèches" ! 



Réveil du 3ème jour à San Felipe, dernière étape en altitude avant le grand plongeon vers la côte et Lima. Dernière nuit aussi à se plaindre du froid du haut de nos 4.300 m d'altitude, dans une salle aux carreaux cassés où nous dormons groupir pour garder un peu de chaleur. Rien à faire, les pieds congèlent, les nez coulent ; on se réveille pour ajouter un pull ou lire quelques lignes pour tuer le temps : vivement la playa



Votez clodo, l'ami des cyclos ! (NB : la photo a été prise le lendemain de la fameuse nuit...)



La Pampa version péruvienne ; rendez-vous avec les nuages garanti !



L'événement de la semaine est peut être notre retour sur le plancher des vaches, en dessous des 3.000m... Ça fait quasiment deux mois que nous sommes au dessus et il nous tarde de faire une petite visite à l'Océan Pacifique. En une journée record, trois jours après Ayacucho, nous quittons les hauteurs par une immense descente entrecoupée de plat, le tout sur environ 190km... ! Un vrai fantasme de cyclistes ! Le compteur affiche une vitesse moyenne digne des étapes du Tour de France (on pourrait se comparer aux étapes de montage sur ce coup là, sauf que nous on était dans le dans le bon sens de la pente ! Quelqu'un comprend ?) ainsi qu'une vitesse max qui fait froid dans le dos. La journée n'est pas aussi reposante qu'il n'y paraît puisque le vent s'engouffre à pleine puissance dans la vallée que nous avons précisément décidée de descendre d'un bout à l'autre. Fallait pas rêver quand même ! 



Ce qui est fou dans cette journée est l'alternance des climats et paysages au fur et à mesure de la descente : minéral aride couleur vert et gris foncé pour commencer, végétal luxuriant d'un vert éclatant par la suite, puis aride jaune pâle et enfin orange soleil couchant marocain ! Parallèlement, on enlève des couches depuis le vent frais des 4.500m pour finir par 30 degrés à 19h30 au bord de la mer ! Des étapes comme celle-ci sont quasi uniques au cours d'un pareil voyage... 



Plat et vent obligent, retour à la formation "pelotonée" !



La récompense de ces derniers jours de cols est le petit bain qui nous attend aux pieds des Andes. Le lendemain de notre arrivée sur cette "excellente" panaméricaine, nous nous accordons un crochet par un petit village de pêcheurs dont l'ambiance contraste franchement avec la culture des peuples de la-haut ! La musique est de nouveau audible (pardon pour le folklore andin !), les chapeaux haut de forme redeviennent de simples accessoires de déguisement, les débardeurs et les tongs font leur apparition, les rencontres avec des afroperuviens ne sont pas rares et la vie s'arrête entre 11h et 16h30 à cause de la chaleur. La claque. On se croirait en Amérique centrale, il ne manque plus que l'odeur des cafés-cigares !



Et nous revoici sur la Panaméricaine ("la Panam" pour les intimes), que l'on avait laissé derriere nous 3.000 km plus au Sud, à la Serena au Chili avant de passer le Paso d'Agua Negra (souvenez-vous ! semaine 13 : Santiago - Valparaiso - La Serena). La route longe la côte péruvienne et nous permet d'avancer rapidement jusqu'à l'appartement douillet qui nous attend à Lima. Le seul inconvénient est bien entendu le trafic qui s'intensifie à mesure que l'on approche, nous obligeant à détourner les yeux des paysages surprenant qui nous entourent. 



Dans une rue de panam, errant au bord de la route, un quadrige plutôt original descend à une longueur de bras des 30 tonnes ! 


 
Le débarquement de vos sept clochards favoris à Lima ressemble en tout point à une arrivée de touristes à l'aéroport de Papeete ! Les colliers de fleurs, les gros besos sur la joue, la séance photo, la collation à base de gâteau au chocolat maison (et oui, du cho-co-lat) et surtout, bien sûr, les femmes en délire, contribuent à augmenter considérablement la chaleur ambiante ! Alizée et Florence, un immense merci pour votre accueil ! Vous pouvez sans crainte postuler chez Tahiti Airlines.



Apres l'effort, le reconfort ! (Rassurez-vous, on est tout de même sorti -un peu- des canapés de la colloc pendant les trois jours passés à Lima).



La preuve, Quentin a pris une photo !



Un excellent nom, un standing de compagnie aérienne et une vitesse de pointe autour des nonante à l'heure, voici notre transporteur de luxe qui nous fait quitter le Pérou par ses centaines de kilomètres de côte désertique. Wifi, tablette multimedia personnelle, large choix de peliculas, siège surmoltoné inclinable jusqu'à presque l'horizontale, hôtesse presque charmante, dîner et petit déjeuner servis presque au lit et surtout panorama imprenable depuis le premier étage, Cruz Del Sur 3.0, une agence, qu'elle est bien pour voyager avec. Comme le plaisir dure 20 heures ...



 ... autant être bien installés !



L'Equateur, enfin ! On traverse la frontière lors d'un petit transit de 35 km entre deux bus, juste de quoi se degourdir les jambes avant 8h de plus enfermés dans des grosses boites à sardines qui n'ont plus rien à voir avec les bolides de Cruz del Sur. Dès demain, nous prennons la fameuse "Route des Volcans", direction Quito, à vélo cette fois-ci !


Au passage, on en profite pour remercier nos lecteurs les plus fidèles, et en particulier Anne S., Jacques C. et Valentin B. !!

jeudi 20 mars 2014

Semaines 24 & 25 : Cuzco - (Machu Picchu) - Ayacucho

10.000m de dénivelé positif cumulé sur 7 jours, voici le lot de la semaine ! Les journées depuis Cusco et leurs profils en triangle (comprendre une grosse montée le matin suivie d'une descente de malade  l'après midi) nous en ont fait bien bavé... Heureusement, tout a commencé par une visite mémorable du Machu Picchu, la cité inca perdue au milieu des Andes péruviennes. Et il ne faudrait pas omettre, même si cela nous semble déjà loin, le très agréable séjour à Cusco ! Sans doute la plus belle ville croisée depuis... Grenade !



Sur cette jolie carte Made in Google, notre petite excursion au Machu Picchu, et notre itinéraire de 550 km pour relier Cuzco à Ayacucho. 7 jours de grosses suées sont necessaires pour en terminer avec cette semaine où les kilomètres de plat se sont comptés sur les doigts d'une main ... Pas de doute, cette partie de la Cordillère est de loin la plus riche en "ups and downs", comme disent si bien nos amis les saxons.



On ne pouvait remonter les Andes sur 5.000 km sans passer par le Machu Picchu, nom exotique qui ne vous est certainement pas inconnu ! D'autant plus qu'il figure dans la nouvelle liste (certes controversée) des sept merveilles du monde, aux côtés de la muraille de Chine, du Colisée, de Petra... etc. Bon, alors, comment diable rejoindre cette ville inca si célèbre perchée au milieu de nulle part ? Car même les espagnols, malgré leur goût prononcé pour l'or des autres ne l'ont jamais trouvée ! On doit sa récente découverte (1911) à un aventurier anglais qui ne s'est pas privé de piller le site avant de répandre la nouvelle. L'option la plus simple consiste à se soumettre aux abus scandaleux de Perurail qui facture une centaine d'euros l'aller-retour en train, seul moyen de transport desservant le village d'Agua Calientes, situé au pied du Machu Picchu... D'autres stratégies sont bien moins onéreuses mais nécessitent de prendre 4 jours pour se rendre sur place... Pour une fois, on fait comme tout le monde et on crache nos devises ! 



La seule petite excentricité de notre expédition est la nuit que nous passons littéralement sur le trottoir la veille de l'ascension. Etant arrivés vers 23h et devant se lever très tôt pour profiter du beau temps et des lueurs matinales, on opte pour une petite nuitée de clochards sous les porches des magasins d'Aguas Calientes. Pour la petite histoire, une bande de chiens -d'habitude si agressive envers nous- décide de nous prendre sous son aile et chasse les malheureux passants qui osent approcher ! C'est très rassurant mais les gros aboiements toutes les 20 minutes rendent le sommeil difficile...



10 cm, deux grosses pinces, quarte ailes et un abdomen charnu, voici un truc qu'on ne peut voir au delà de deux mille mètres ! Ambiance Men in Black au comedor d'Aguas Calientes à deux trois encablures du Machu Micchu...



100 $ les 50 km de train, qui dit mieux ?!



Afin d'économiser quelques soles supplémentaires (on vient tout de mêeme de se faire raketer 100$ par Perurail), nous faisons l'ultime ascension à 4h du matin par les 1800 marches de pierre de l'escalier façon Seigneur des anneaux qui mène aux ruines de la ville inca. Comme pour l'Huyana Potosi (le 6.000m de La Paz), la descente est assez éprouvante et nous nous promettons une journée à ne strictement rien faire pour le lendemain !



L'endroit est tout simplement extraordinaire et de nombreux mystères continuent d'interroger les experts. Par exemple, la façon dont les incas ont apporté des quantités phénoménales de terre du fond de la vallée demeure inconnue, de même que les raisons qui les ont poussés à abandonner la ville. Sans doute ont-ils voulu la sauver des conquistadors... 



1.800 personnes vivaient au Machu Picchu et formaient une société organisée autour du culte du soleil. La ville était aménagée en quartiers "fonctionnels" et pouvait ainsi tenir en quasi autarcie. Un observatoire solaire dominait l'esplanade centrale et permettait de déterminer avec précision les dates des solstices et les équinoxes. La grandeur de la civilisation inca n'est plus à démontrer !



Petite anecdote : des lamas ont été importés de l'altiplano bolivien où ils vivaient paisiblement à 4.000m, se nourrissant des feuilles et branchages des rares arbustes qui survivent à une pareille altitude. Une fois descendus de 2.000m et acheminés vers des latitudes proches de l'équateur, ces pauvres bêtes ont commencé à voir leur dents pourrir et se déchausser en raison de la tendresse de l'herbe qui privait dorénavant leurs râteliers d'un entraînement suffisant ! Bilan des opérations, ils sont quasiment tous morts ! Et les quelques uns qui ont survécu à l'acclimatation péruvienne sont devenus...omnivores !



De retour de notre petite excursion du Machu Picchu, nous voilà à l'attaque cette fois-ci des curiosités en tous genres de la capitale inca, Cuzco ! Par chance, la ville a su conserver une grande partie de son patrimoine architectural inca, à peine transformé au fil des siècles selon le style colonial, ce qui fait sans aucun doute de Cuzco l'une des plus belles villes que nous ayons traversées jusqu'à maintenant !



Alex, devant l'une des partiulartiés de l'architecture Inca : le Tetris de blocs de granits, version 4 tonnes par 4 tonnes.



Fin de la récré, plus le temps de faire le turistas dans les rues de Cuzco, la route nous appelle ! On prend tout de même le temps de poser pour la traditionnelle photo de famille pré-départ ...



Premier jour de vélo et comme prévu ... premier col ! Dans ces premieres montées déjà interminables, notre peloton se disloque rapidement; Adieu les longues colonettes de 7 vélos pour faire face au vent de la plaine, bonjour les échappées, les binômes tranquilous et les grupettos !



A 7, la prise de décision est parfois un tantinet délicat. Surtout lorsqu'il y a 1/2 journée de sueur en jeu. Heureusement, en tant que "managers de demain" (sic...), nous avons su dépasser ce "challenge organisationnel", comme on l'appelerait au 79 avenue de la Republique.



La deuxième étape de la semaine est particulièrement rude : tout commence par une longue descente au fin-fond de la vallée (ce qui, entre nous, ne sent jamais très bon), avant le dévoilement vers 10h du matin d'un immense col de 65 kilomètres ... Les plus braves d'entre nous en terminent vers les 17h, la bave aux dents ou presque, les autres en finissent avec cette montée bien plus tôt, aidés par les camions et leurs 25 km/h de moyenne (l'identité des concernés restera cachée ! ) 



Pas facile de remettre les rivets de sa chaîne quand on a une flopée d'enfants très (trop ?) curieux autour de soi. Reste zen Alex !



Le Château dans le ciel, version péruvienne.




La beauté des paysages avec les collines verdoyantes se détachant des nuages, les torrents impétueux au creux des vallées et les routes zigzagant à flanc de montagne nous laissent rêveurs... (Q. W., Les Andes, édition Plon) 



Comme chaque jour désormais, passés les 3.800m d'altitude, nous entrons dans les nuages et essuyons la pluie. Mêlée aux derrumbes, ça vous donne un mélange bien visqueux qui colle aux roues et nous donnent l'impression d'être (au moins) deux fois plus chargés.



Abancay, ville-étape de notre troisième journée, ou la Cité des nuages !



Père Castor, raconte-nous une histoire !



Voyage au centre de la Terre.



Dur dur d'être discrets avec 7 vélos chargés. Chaque jour, midi et soir, nous envahissons les comedors (cantines) des villages traversés. C'est simple, nourissant, rapide et pas cher. Une sopita (soupe), garnie d'une pomme de terre et d'un bout de viande, en guise d'entrée et un secundo (plat), à base de riz et de frites pour accompagner une aile de poulet, font très bien l'affaire pour nourrir les gaillards.



C'est la fin d'un mythe ! La fameuse chemise d'Alex, portée tous les jours depuis l'Espagne, n'aura pas survécu au voyage. Malgré tous ses efforts pour la recoudre, c'est la déchirure de trop qui est survenue cette semaine. Événement d'autant plus triste qu'elle sortait à peine de la lavanderia de Cusco. C'est donc dans les larmes et la douleur que c'est faite la séparation,  dans une poubelle d'Ayacucho. Qui sera désormais l'heureuse élue ?



5ème jour de vélo, une partie du peloton fait sécession ! Ras-le-bol de la vie à 7 ? Marre de l'odeur des sacoches de xxx ? Pas du tout Madame, pas du tout ! En fait, tout bêtement, la petite échappée du jour (Quent', Alexandre et Vianney) s'est tout simplement égarée au milieu de la montagne - il faut le dire, sous les conseils malavisés d'un Péruvien visiblement sénil-. Résultat : deux cols gratis, un pique-nique bucolique (...), et une journée entière au milieu des villages péruviens les plus reculés. Finalement, aucun regret !



En fin de journée, on a même pu compter sur l'aide des locaux pour passer les derniers mètres de dénivelé !



Pendant ce temps-là, ce même jour, le reste de l'équipée (Alex, Ted, Come et Vincent, pour ceux qui ne sont pas encore perdus) continue son bout de chemin sur la route principale, celle des cimes. Malheureusement, et comme de temps en temps dans cette partie-ci du pays, la chaussée part littéralement en lambeaux sur des centaines de mètres, et de manière pour le moins plutot impressionante ! On vous laisse juger !



"Hay derrumbes por alli, vas a llorar !" (Il y a des éboulements par là-bas, tu vas pleurer !) nous prévient un Peruano. Charmant... On n'a pas pleuré, mais on en a en effet bien bavé !



Nous voici bien au chaud, dans la salle des fêtes de la mairie de Chincharos où nous avons trouvé refuge pour cette 5ème nuit. Une fois de plus, nous réussissons à passer toutes les nuits de la semaine en dur et évitons la corvée du montage/démontage de tentes sous la pluie. Une vraie fierté !



Il parait qu'à Tarbes, on aime bien les panoramiques ; cadeau !



Ça se bouscule parfois sur les routes du Pérou ! On y croise pas mal de bestiaux différents : chèvres,  vaches,  cochons, cyclistes,  chiens enragés ...



Le sacre ! Ça y est, on a vu un condor !! Deux même ! Et de près en plus ! Ça fait trois mois qu'on attend l'événement ! Alors que nous avions perdu depuis longtemps tout espoir de croiser le plus grand oiseau du monde, deux spécimens décident de tournoyer à nos côtés lors d'une des ascensions interminables de cette semaine. Collerette blanche, bec crochu, plumes écartées comme les doigts d'une main aux extrémités et vol majestueux sans un battement d'aile, pas de doute, cet aéroplume est bien un condor ! On peut rentrer maintenant.



"Fonce!  Sinon tu t'embourbes !". Quel sacré boue-t-en train ce Côme !



Le peloton revient sur l'échappée ! Le Tour avant l'heure !



Des petits cols, des petits cols, toujours des petits cols !



I'm cyclin' in the rain, just cyclin' in the rain ! What a glorious feeling. I'm happy again !



Les écoles sont définitivement un bon filon pour pieuter à l'abri des pluies de la Péruvie ! Le tout est de rencontrer le directeur. Dès que nous trouvons notre homme, celui-ci nous refuse rarement l'hospitalité comme ici à Ocros. En Europe, il est assez impensable de s'imaginer, en parfait inconnu, à se laver les dents, au milieu des gamins d'une école juste avant que les cours ne commencent !



France-Pérou : un match sous haute tension, sur le terrain de l'école d'Ocros. "On va les exploser: ils sont vieux et tous bedonants" nous glisse Vincent juste avant. Sauf que les vieux en question jouaient au foot tous les jours, c'est les jeunots qui ont transpiré.




Mercredi 19 mars, dernier jour avant Ayacucho. D'aimables péruviens nous annoncent un petit 4 km de montée avant le plat puis la descente finale. L'information devrait a priori être réjouissante quand on pense aux 6 étapes "hors catégorie" qui viennent de transformer nos cuisseaux en troncs d'arbres. Mais un cyclo averti en vaut deux et sait qu'un col estimé à la péruvienne en vaut sept ! Voici le célèbre et très utile "facteur sept": toujours  multiplier toutes les distances annoncées  par sept ! Encore une fois, ça ne manque pas, la pente commence à fléchir au km 28 après 3 heures de montée dont deux sous une pluie glaciale. Au moment de descendre, certains hurlent en moulinant tant la drache les glace jusqu'aux os; un excellent moyen de ne pas défaillir. Il est temps de sortir du nuage.




Nous voici enfin à Ayacucho (ville des morts en Quechua, bienvenu !), ville qui a longtemps servie de relais entre l'ancienne capitale, Cusco, et la nouvelle, Lima et qui est pour nous l'occasion d'une pause bien méritée, après plus de 10.000m de dénivelé cumulés et l'énorme pluie qui a fini en beauté notre semaine.

Dès demain, nous repartons à l'assaut du Pacifique, direction Lima ! Bonne semaine à tous !